CHRISTINE NICAISE

“La peinture de Christine Nicaise vient de quelque part, où les choses ont lieu, sans nous dire quoi” écrit Jean Marie Klinkenberg de l’Académie Royale de Belgique.

 

Tous les éléments primordiaux sont conviés dans son art : l’eau, l’air, la terre et le feu. Ils participent à la palette sobre de la nature silencieuse.

 

Dans les toiles, il n’y a ni dehors ni dedans, car l'artiste repousse foncièrement la contrainte du cadre, ce qui explique pourquoi il n’y a pas de châssis. La toile vit donc, librement.

 

Christine Nicaise dilue les couches et les frotte jusqu’à la transparence. Elle estompe la couleur et patine la matière jusqu’à la matité. Cette austérité raffinée ne laisse aucune trace de pinceau. Nous sommes dans le règne du continu, de l’épuré, de la patience, dans une sorte de temps donné au temps. Toujours à la recherche du geste spontané, l’artiste jette un signe, dont l’énergie survient comme la promesse d’un avènement. Ce signe, illisible à nos yeux, ne désigne pas, n’énonce pas, n’enferme pas, il jouit de l’existence avant toute structuration, avant toute grammaire.

 

Alors que depuis peu, une structure sous-jacente sous forme d'une croix ou d'une fenêtre apparaît sur certaines toiles, dans ses petits formats de papier marouflés, Christine Nicaise continue à exécuter une écriture spontanée. Les traits et gribouillis bien qu'illisibles et sans enjeu linguistique, se déploient en toute liberté et imposent leur nouveau territoire dans l’espace pictural. Cette poésie graphique à la fois rythmée, tendue et contrastée accroche ici notre attention avec un regard bien différent et témoigne d’un regain vital, une nouvelle pulsion créative de l'artiste.

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